J’ai touché du doigt, un jour, la haute intelligence du programme SVS.
Tout au long des ateliers, elle consiste à rendre à nouveau possible et bien réelle, une réaction naturelle et instinctive oubliée, une réaction très avantageuse pour notre psychisme, sans conséquence ni en correctionnelle ni aux assises pour aucune d’entre nous.
Les mécanismes qui nous détruisent sont virtuels dorénavant et ce qui nous répare se vivant dans les ateliers à travers une confrontation virtuelle, aucune personne ne sera blessée par nous. Mais nos blessures seront guéries.
C’est tout bénéfice, il n’y a pas à hésiter une seule seconde !
« L’agression » provoque la confiscation du corps entier. Je l’ai compris enfin.
C’est terrifiant d’une certaine façon de penser que je ne sentais pas mon corps avant et que j’ai vécu tout ce temps sans lui. Tout ce temps…
Désormais, je sens mon corps. J’ai la sensation réelle de vivre avec lui.
De compter sur lui. Je sens différents endroits qui sont des moteurs pour aller de l’avant. Pour me défendre. Pour plein de choses. Pour vivre.
Après la découverte de la confiscation du corps et du réel par l’agression, j’ai compris aussi qu’involontairement le bébé avait été jeté avec l’eau du bain.
Oubliée mon humanité, oubliée ma capacité à être touchée, sensible, tendre.
Le plus étrange assurément, le plus réparateur certainement, a été de ressentir une envie soudaine de passer en revue tous les visages amicaux qui ont fait la différence, qui m’ont aidée et soutenue et de leur dire merci. Résilience.
Ma colère, qui voulait me donner raison, me les avait fait oublier pour la plupart, me laissant croire que j’étais seule.
Aujourd’hui, je ne suis plus identifiée, « collée » à cette période de ma vie.
Et le pardon est venu tout naturellement.
Et avec lui, la Liberté !
M.D. Participante ATE 2021